Jean-Bernard Lens, directeur de EPHEC Éducation, nous livre ses réflexions sur la première moitié de l'année écoulée et partage ses perspectives pour la suite. Il évoque en notamment les défis et opportunités liés à la Réforme de la formation initiale des enseignants. Découvrez les projets passionnants qui animent le Secteur Éducation. Interview.
Comment EPHEC Éducation se distingue-t-elle dans le paysage éducatif ?
Je pense que nous nous distinguons par la qualité de notre enseignement qui repose sur les 3 P de l’EPHEC : pratique, proximité, professionnalisation. La pratique et la professionnalisation se développent dans les stages et dans tous les cours mais singulièrement dans les ateliers de formation professionnelle, dès la première année, avec des professeurs du terrain très expérimentés. La proximité, par la taille des classes et des sous-groupes, et par l’accompagnement individualisé de chacun, surtout en prépa de stage et en stage. Beaucoup de nos enseignants ont été formés par le « Certificat universitaire en accompagnement des pratiques professionnelles (CAPP) » à un suivi très qualitatif des étudiants dans leur pratique et leurs stages. Et nous y mettons les moyens humains en dégageant du temps pour cet accompagnement, chaque étudiant ayant un superviseur qui l'accompagne tout au long de l'année. C'est une des forces d'EPHEC Éducation.
Quels sont les principaux objectifs de EPHEC Éducation pour l'année à venir ?
Nous mettons en place la réforme de la formation initiale (RFIE) qui transforme nos 10 cursus de bacheliers en 10 masters co-diplômés avec l'UCLouvain. Et nous le faisons de manière collaborative et co-construite. C'est un travail titanesque qui mobilise toutes les équipes dans de nombreuses réunions et chacun dans la refonte parfois complète de ses cours. La réussite de cette mise en oeuvre est l'objectif principal de cette année. À celui-ci vient s'ajouter l'intégration du Secteur à la nouvelle Haute École EPHEC, ce qui est un beau défi culturel, informatique, pédagogique, administratif et organisationnel que nous relevons tous ensemble.
Quelles sont les tendances éducatives actuelles qui influencent les approches pédagogiques à EPHEC Éducation ?
L'ancien ISPG était principalement tourné vers la pédagogie socio-constructiviste, surtout en Primaire et Préscolaire. Depuis quelques années, nous avons variés nos méthodes en mettant le focus sur la pédagogie explicite, par exemple, ou en soutenant des projets en lien avec les pédagogies dites actives. De façon générale, nous incitons les enseignants (et nos étudiants en stage) à varier les approches d'apprentissage. Par ailleurs, avec la RFIE, nous avons voulu recentrer les B1 sur les compétences et savoirs de base tout en cherchant à développer l'esprit critique, la réflexivité et l'autonomie au fil des années.
Quels sont les exemples de projets novateurs dans la cadre de la formation des étudiants ?
La RFIE nous permet de repenser nos cours et nos programmes. Il y a donc beaucoup d'innovations sur la table. Je n’en citerai que trois. En premier, la mise sur pied (et dans nos programmes) d'un « cours Projet » au choix, chaque année, qui rassemblera, à terme, des étudiants de B1 à B3, dans des groupes d'une vingtaine d'étudiants autour d'un projet commun (artistique, théâtral, technique, citoyen...). Ce cours comprend des séminaires, sur l'éducation aux choix, la façon de mener un projet ou de collaborer en équipe, qui outilleront nos étudiants pour mener à bien le projet choisi. La deuxième innovation : un cours sur les pratiques réflexives soutenus par une plateforme en ligne comptant plus de 300 vidéos d'étudiants en situation de stage, vidéos étayées par des référents théoriques et des parcours thématiques (donner des consignes en classe par exemple). Cette plateforme a été construite de toutes pièces dans le cadre d'un projet de recherche FRHE que nous avions obtenu. Ces vidéos et ces parcours permettent déjà à nos étudiants de pratiquer des analyses réflexives sur leur propre pratique. Enfin, un troisième projet novateur, c’est la mise en place d’un groupe de réflexion, en lien avec notre Service Inclusif, et de plus de cours dans nos programmes pour former et outiller à l’hétérogénéité dans les classes, ce qui est devenu un enjeu majeur aujourd’hui.
La Réforme de la formation initiale des enseignants a fait évoluer la formation à la rentrée 2023-2024, comment s'est passé ce premier quadrimestre ?
Globalement bien ! Le défi a été relevé grâce au travail de tous. Peu à peu nos programmes se mettent en place. Il reste quelques noeuds encore à dénouer, mais cela devrait être résolu prochainement. Un bilan de cette première année sera fait en juin, notamment pour évaluer comment les étudiants se sont accrochés à ces nouveaux programmes.
Le campus Galileo va évoluer ?
En septembre prochain, nous intègrerons de nouveaux bâtiments sur le même Campus. Un superbe Learning Center remplacera la bibliothèque actuelle, des espaces de travail pour les étudiants et les enseignants prendront place dans ces nouveaux espaces lumineux... en attendant que le Secteur Technique nous y rejoigne à la rentrée 2025-2026. Ce sera encore un bel atout de plus pour nos formations !